Publications dans Troubles reliés aux activités hivernales
SPORTS D’HIVER ET OSTÉOPATHIE

Les Québécois peuvent profiter de la saison d’hiver pour pratiquer de nombreuses activités récréatives et sportives. Outre la motoneige et le VTT, de nombreux autres sports peuvent être pratiquées du mois de novembre jusqu’à la fin du mois de mars.

Bien entendu, plus une personne est active, plus elle s’expose aux blessures. Mais les bienfaits des sports dépassent largement les aléas accidentels qui y sont reliés.

Je dis toujours à mes clients qu’il est préférable d’avoir les blessures des gens sportifs que les maladies des gens inactifs.

Saviez-vous que près d’un million de personnes se blessent à chaque année en pratiquant un sport d’hiver? Environ le 1/4 de ces blessures sont considérées graves (nécessitant une hospitalisation et une convalescence d’environ un mois).

LES BLESSURES LES PLUS FRÉQUENTES POUR LES PRINCIPAUX SPORTS D’HIVER

1) SKI ALPIN ET PLANCHE À NEIGE

Ces deux sports combinés occupent le premier rang pour le nombre de blessures annuelles. On compte environ 85 stations de ski en opération au Québec, avec environ 7 millions de visites par année (chiffres avant la pandémie de Covid-19). Pour l’Amérique du Nord (États-Unis et Canada), c’est plus de 78 millions de visiteurs dans les centres de ski alpins à chaque année! Selon les dernières données, 15% des Québécois âgés de plus de 15 ans pratiquent un ou l’autre de ces deux sports.

  • Les skieurs ou surfeurs débutants se blessent plus souvent, mais de façon moins sévère. Souvent dans la première journée d’activité et suite à une chute

  • Les skieurs/surfeurs experts prennent plus de risques et ont des blessures plus graves, dues aux sauts, à la vitesse plus grande et aux manœuvres acrobatiques

  • On note dans plusieurs études que les personnes qui louent ou empruntent des équipements se blessent plus souvent que les gens qui ont leur propre équipement

  • L’ajustement du système de fixation (bottes et skis/planches) est un facteur important de risque. Dans une étude faite chez des adultes blessés, 96% des ajustements étaient inadéquats.

  • C’est dans les parcs à neige que surviennent le plus d’accidents

  • Les blessures les plus fréquentes en ski alpin : genou, cheville, tête et dos (le phénomène de vibration du corps entier se répercute dans le bas du dos). Les personnes de plus de 35 ans composent la catégorie d’âge la plus touchée.

  • Les blessures les plus fréquentes en planche à neige : poignet, tête et cheville avec une prédominance dans le groupe d’âge 10-34 ans.

    2) SKI DE FOND OU SKI NORDIQUE

Sport pratiqué par environ 12% de la population, le ski de fond est un sport complet avec un risque faible de blessures. Cependant, la position penchée en avant et les mouvements répétés d’hyperextension du dos prédisposent au mal de dos. À cause des chutes, des blessures aux chevilles (40%) et aux épaules (36%) peuvent causer des désagréments.

3) LE CURLING

Pratiqué sur la glace par environ 870,000 Canadiens, le curling voit 17% de ses pratiquant se blesser à chaque année. Dans 90% des cas, c’est une chute (souliers avec insuffisamment d’adhérence) qui est la cause première des accidents. Malheureusement, plus de 30% de ces chutes résultent à un choc à la tête. Plusieurs spécialistes des blessures sportives recommandent d’ailleurs le port d’un casque pour la pratique de ce sport.

4) L’ESCALADE DE GLACE

Pratiquée à quelques endroits au Québec (dont les chutes Montmorency en banlieue de la ville de Québec), les blessures à la tête (47%), aux genoux (14%) et aux épaules (12%) sont les plus fréquentes.

5) LA RAQUETTE

Activité sportive avec un faible risque de blessure (tout comme le ski de fond), sa pratique en montagne ou dans des sentiers non banalisés comporte le danger de glissade ou chute sur des pentes. En effet, la raquette est conçue pour ‘’flotter’’ sur la neige et a très peu d’adhérence en pente.

6) LE HOCKEY SUR GLACE

Sport national des Québécois, le hockey sur glace est la troisième activité d’hiver pour le nombre de blessures dans une année. Les joueurs peuvent atteindre une vitesse de 40 km/h (LNH) et la rondelle (lancer frappé) 160 km/h! La majorité des blessures surviennent avec une collision avec un autre joueur, une bande ou le but. Ensuite viennent les blessures par un coup de hockey ou par une rondelle au visage.

  • Les blessures les plus fréquentes : genou (plus spécifiquement le ligament collatéral médial ou interne : avec un choc vers l’intérieur, ce ligament déchiré donne une impression d’instabilité ou de dérobement de la jambe (lâchage)). Suivent les blessures à l’épaule (particulièrement l’articulation acromio-claviculaire (joint entre la clavicule et l’omoplate)) et les commotions cérébrales (15% des blessures accidentelles au hockey).

    7) PATINAGE SUR GLACE

Environ 6% des Québécois pratiquent ce sport. Les chutes sur la glace causent des blessures aux bras (80%, dont les fractures au radius, os situé dans l’avant- bras); 11% aux jambes (fracture de la cheville). De plus, lors de la réception sur une jambe après un saut, le joint sacro-iliaque est mis à dure épreuve ce qui entraîne, à la longue, des douleurs au dos.

8) LUGE, TRAÎNEAU, CARPETTE, SOUCOUPE ET TUBES À NEIGE

Les glissades sont la cause première de blessures chez les enfants âgés de moins de 9 ans, avec plus de 80% de blessures à la tête. Une étude américaine (période 2008-2017) a dénombré 220,488 hospitalisations suite à des collisions avec un objet fixe, le sol, une autre personne ou un autre équipement de glissade. Au deuxième rang des blessures chez les enfants, on note les lésions aux bras. Chez les adultes, ce sont les blessures aux jambes qui sont les plus fréquentes.

COMMENT RÉDUIRE LE RISQUE DE SUBIR UN TRAUMATISME D’ORIGINE RÉCRÉATIVE OU SPORTIVE (TORS)- CONSEILS DE VOTRE OSTÉOPATHE

  • On ne fait pas du sport pour se mettre en forme, on se met en forme pour faire du sport! Entraînez-vous régulièrement pour pratiquer vos sports favoris

  • On ne fait pas du sport pour guérir ses douleurs musculaires : les soins ostéopathiques sont la vraie solution pour améliorer votre qualité de vie et vos performances sportives

  • Commencer chaque activité avec un bon réchauffement. Ensuite, débuter votre sport favori lentement, en augmentant graduellement la vitesse ou l’intensité

  • Assurez-vous d’avoir un bon équipement, ajusté à votre taille et à votre niveau d’expertise

  • Prenez des cours pour progresser sécuritairement et plus facilement

  • Prenez des pauses régulièrement (la fatigue est souvent un élément important dans les accidents sportifs)

  • Respecter votre niveau d’habileté

  • Tenez compte, s’il y a lieu, des conditions météorologiques (le froid) et les conditions de visibilité

  • Évitez de partir seul

Michel Jalbert, votre ostéopathe de famille